> Bonne chance à ce.lles.ux qui chercheront à critiquer cette initiative, elles/ils en auront besoin.
- Ce n'est pas de la démocratie directe. Ce n'est même pas de la démocratie. C'est un intermédiaire de délestage, qui permet au gouvernement de diffuser ses idées et de poser les options: c'est lui qui décide de quoi on parle. L'exemple est parlant: le gouvernement demande les petits gestes que les utilisateurices sont prêt.e.s à faire. Il ne demande pas quels changements le gouvernement doit mettre en place, il ne demande pas ce qu'il faut faire des entreprises, des traités internationaux, de l'organisation Etatique; non, seul.e.s les citoyen.ne.s doivent changer.
"La seconde fonctionnalité offre aux citoyens la possibilité de poser des questions au gouvernement". Aucune garantie sur la réponse, sur les actes, aucun engagement. Le gouvernement continuera de faire ce qu'il veut et utilisera les résultats qu'il veut.
Rappel: si les citoyen.ne.s n'ont pas de pouvoir, ce n'est pas une démocratie. L'affaire présente est, au mieux, une consultation.
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La consultation, la concertation, la participation, c'est tout un métier, c'est quelque chose qui demande de nombreuses compétences transverses. Le format des discussions (tout n'est pas forcément une suite de questions/réponses), l'organisation, le contenu, la partialité, tout ça c'est un peu velu, au point qu'on pourrait en faire une autorité publique indépendante. Ah bah ça tombe bien, en France on a justement la Commission Nationale au Débat Public (https://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_nationale_du_d%C3%A9bat_public) qui existe depuis 1995 et qui s'occupe de questions sur les débats citoyens, sur la co-construction, et toutes ces choses-là. Est-ce que la CNDP a été consultée ? Je regarde le communiqué de presse (https://www.numerique.gouv.fr/uploads/Dossier%20de%20presse_Agora_Construire%20avec%20vous%20les%20d%C3%A9cisions%20de%20demain_28%20septembre%202023.pdf) et je n'en vois pas une seule mention. En même temps c'est pas hyper étonnant, la CNDP n'a qu'un avis consultatif (faudrait pas remettre le pouvoir éxécutif en question tout de même) et a été écartée pour le Grand Débat National et la Convention Citoyenne pour le Climat, à dessein, par le gouvernement. Ce qu'on a ici est dans la droite lignée
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Une application mobile ne peut être utilisée que sur mobile, qui est la pire interface pour écrire du contenu. Impossible d'argumenter sur aussi peu de place, le niveau des discussions ne dépassera pas twitter. Comment je fais des liens vers des sources ? Comment je rajoute des graphiques à mon argumentation ? Comment je structure ? Il n'y aura rien de tout ça. On sait depuis longtemps que le medium influe sur le contenu. Si j'étais médisant je dirais que le choix d'une appli et rien d'autre est volontaire pour justement ne pas faire de débat, mais prétendre qu'il y en a eu un.
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Encore une application non-libre, disponible uniquement sur des stores non-libres pour lesquels je dois avoir un compte chez une entreprise Américaine. La DINUM a bien sûr participé à la chose, je suis désolé de voir que le pôle Logiciels Libres (coucou @CodeGouvFr ) n'est toujours pas pris au sérieux. Il faut obligatoirement passer par une entreprise étrangère pour prétendre avoir le droit de faire de la démocratie dans son pays ? La prochaine fois que le gouvernement parlera souveraineté on n'oubliera pas de lui dire que c'est du vent.